Dans mes pensées et analyses du monde laboral d’aujourd’hui, je prévois certains changements de cap, voire des retours aux sources fondamentales, de la part des entreprises réellement intelligentes.
Il est vrai que l’apparition soudaine de l’intelligence artificielle (IA), cette promesse technologique aux allures de panacée, ainsi que la nouvelle illusion des puces quantiques (sans même parler de la programmation quantique miraculeuse, encore à l’état embryonnaire, ou de cette robotique à l’effigie troublante de l’humain) nous ont absolument tous déroutés. Cette licorne dorée ailée, ce Pégase légendaire des temps modernes, viennent-ils nous sauver, nous élever vers des sommets de productivité et de créativité, ou, au contraire, nous précipiter vers une dépendance technologique aux conséquences imprévisibles ?
Quant aux entreprises, elles naviguent aujourd’hui dans une incertitude des plus profondes. Quelle stratégie adopter ? Qui recruter pour affronter ces nouveaux défis ? Quel sera véritablement le futur du travail, au-delà des effets d’annonce et des prophéties auto-réalisatrices ?
Si à ce vertige technologique nous ajoutons le fracas des guerres commerciales et tarifaires, les pressions géopolitiques actuelles qui redessinent les équilibres mondiaux, ainsi que la brutalité des guerres conventionnelles (oui, celles qui tuent directement, sans algorithme numéique intermédiaire), le panorama mondial impose une révision radicale de nos schémas de pensée. Il oblige à réfléchir différemment, à anticiper avec une prudence renouvelée, et donc à agir en conséquence.
Les entreprises véritablement intelligentes, celles qui aspirent non seulement à survivre mais à prospérer au milieu de ce que je considère comme un faux miracle quantique, devront impérativement se munir d’une matière grise éprouvée et expérimentée. Elles devront valoriser les hommes et les femmes des générations antérieures, ces acteurs et témoins vivants des grands bouleversements qui ont précédé l’actuel mirage pseudo-quantique et l’oxymore flagrant qu’est cette prétendue “intelligence” artificielle, si dénuée de conscience et de sagesse.
C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, je peux visionner avec une quasi-certitude un futur proche où les piliers des entreprises, ceux qui non seulement maintiendront mais aussi piloteront avec discernement la production et l’innovation, seront les femmes et les hommes entre 40 et 67 ans et au-delà. Ceux dont l’expérience n’est pas simulée mais vécue.
La conclusion de ma réflexion sur ce sujet est limpide, je vaticine une prise de conscience de l’importance majeure pour les entreprises d’acquérir, de retenir et de transmettre toute l’expérience décisionnelle, cette capacité à naviguer dans la complexité avec recul et intuition, que les femmes et les hommes de 40 à 67 ans ont patiemment accumulée au fil des décennies et dont ils sont les dépositaires uniques. Ces générations ont connu le monde avant, elles ont appris à résoudre des problèmes avec des ressources limitées, à communiquer sans l’omniprésence du numérique, à construire sur le long terme. En fin de compte, c’est grâce à leur labeur, leur résilience et leur sagesse que le navire de nos sociétés est parvenu jusqu’ici. Et c’est aussi grâce à leur ancre stabilisatrice que ce navire pourra poursuivre sa route en sécurité, en évitant les écueils de la précipitation technologique et de l’amnésie collective.
Donc, je n’ai aucun doute que le recrutement de personnes de 40 à 67 ans par les entreprises visionnaires va augmenter exponentiellement. Car ce sont bien ces générations qui ont connu la vie sans la béquille constante d’Internet, qui ont appris la valeur du travail sans l’assistance (ou la menace) de l’IA. Cette génération a forgé son intellect en lisant des livres papier en entier, en développant une capacité de concentration profonde et une pensée critique que les flux incessants d’informations actuels tendent à éroder. Ses membres peuvent souvent se concentrer sans se forcer, analyser en profondeur, et surtout, ils possèdent un recul historique et une intelligence émotionnelle indispensables.
Je ne veux pas rendre cette projection future trop longue ni plus lourde qu’elle ne l’est déjà 😉 Le message essentiel est là, vibrant d’une conviction née de l’observation et de l’analyse. Je conclus donc ici, en espérant que ces réflexions sèmeront quelques graines de discernement.
josé martínez
Pour plus d’info sur le sujet, écoute maintenant nos Podcasts en Français…